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Regards sur...
22 novembre 2020

Les outils de l'auto-aliénation fluidifient nos vies

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22 novembre 2020

Les visions du meilleur des mondes et de 1984

20 novembre 2020

Les industriels transforment le doute scientifique en vice

Qu'est-ce qui empêche la connaissance scientifique de s'établir sereinement ? Que des industriels aient intérêt à dissimuler des vérités scientifiques pour ne pas nuire à leur business est désormais chose connue. Qu'ils mettent en place des méthodes pour semer le doute dans le débat public et paralyser la décision politique n'étonne plus. Manipuler la recherche pour retarder le progrès des connaissances sur certains sujets sensibles fait partie de la stratégie d'un nombre croissant d'organisations.

Documentaire "La fabrique de l'ignorance" après connexion à RTBF Auvio.

16 novembre 2020

La tendance complotiste sera-t-elle renforcée en Europe ?

Les dirigeants autocrates de ces dernières années, et en particulier Donald Trump, nous montrent comment ils influencent leur opinion publique nationale, sur base de nombreux mensonges et de théories fumeuses comme des conspirations mondiales. En s'informant auprès de spécialistes du sujet comme la professeure Emmanuelle Danblon, on comprend que l'adhésion aux théories du complot est inhérente à nos sociétés modernes, qu'elle n'est pas liée au niveau d'études et qu'elle prend forme suite à des évènements insécurisants, et en particulier suite à l'augmentation des inégalités. Et c'est là que les théories du complot vont arriver pour donner du sens à ces situations, elles vont donner du sens à ceux qui se sentent exclus d'une situation égalitaire. Le complotisme naît d'un imaginaire de la défiance, envers la politique en particulier car les individus sont déçus des promesses non tenues. L'adhésion au complot vient également compenser une faille narcissique, et satisfaire notre besoin de comprendre. Elle est donc susceptible de toucher tout le monde. La meilleure des parades contre ces théories reste la critique des sources.

Puisqu'aux USA, le complotisme est maintenant bien ancré chez la moitié des américains, et qu'il faudra plusieurs élections pour s'en défaire, il me semble inévitable que ces idées vont continuer à se propager, se retrouver dans leur culture, leurs moyens d'expression. Ils vont diffuser ces idées dans les textes de leurs chansons, dans leurs choix de vie au quotidien, le choix des séries qu'ils regardent, leurs choix littéraires (complotisme à la Dan Brown), leurs jeux vidéos (à la limite entre réalité et imaginaire) et bien sûr dans leurs médias d'information jamais en panne de scoop, etc. Pendant cette période d'élection américaine, "les médias américains, devenus des médias mondiaux par la grâce des réseaux sociaux, ont su capter et conserver l’attention de leurs audiences, pour le plus grand bénéfice de leurs annonceurs", comme le dit très justement Jacques Attali. Ce dernier souligne également l'influence intellectuelle et politique, toujours plus grande, des Etats-Unis sur l'Europe; sans que celle-ci ne pense à se protéger et ne fasse vivre ses valeurs.

Quand on voit à quelle vitesse la culture américaine est adoptée par les jeunes européens, en particulier dans le Rap, le choix des vêtements et les marques, l'attitude en société et les moeurs. Allons-nous également être influencés ? Ces idées vont-elles perfuser dans nos sociétés de façon massive ? Les réseaux sociaux américains, de facto médias mondiaux, ont déjà contribué à la dissémination de ces théories; même s'ils semblent prendre certaines mesures, en particulier au sujet du futur vaccin contre le Covid-19. En Belgique, nous avons également des imposteurs qui nous incitent à abandonner les gestes barrières contre la propagation de ce virus.

Les réseaux sociaux sont désormais utilisés par toute la population, il est désormais loin le temps où ils étaient l'outil exclusif des adolescents. Et le mélange des genres est de plus en plus visible : il y a de la politique sur Facebook, des informations personnelles sur LinkedIn, et j'en passe. Pourquoi devrions-nous aller chercher des informations scientifiques ou médicales sur des réseaux qui font office d'agora ? Nos opinions ne devraient-elles pas plutôt être construites sur base de sources académiques ou du consensus scientifique ? Il me semble que nous perdons de plus en plus nos repères en voulant constamment suivre l'air du temps. 

Face à la défiance toujours plus grande en Europe vis à vis des gouvernements et des institutions, serait-il logique de penser que nos citoyens vont se transformer en propagateurs du complotisme ? Il est prématuré de répondre à cette question, et c'est aux spécialistes d'y répondre. On voit désormais nos médias traditionnels et des professeurs d'universités se mettre à communiquer sur le complotisme ces dernières années, comme s'il était plus urgent aujourd'hui d'informer et d'éduquer les citoyens sur ce phénomène. Ce qui me semble certain, c'est que le complotisme va être instrumentalisé par l'extrême-droite. Et c'est en cela aussi que ces théories doivent être démontées, pour le bien de nos démocraties.

Voir aussi un article de La Libre par un professeur de psychologie.

14 novembre 2020

L'époque est au rythme effréné

"Je sais comme les temps sont incandescents. [...] Le temps était effréné, tellement présent dans nos vies ordinaires qu’il en devenait absent, dissous. Nous n’avions plus le temps de prendre le temps, nous devions être dans la course, systématiquement essoufflés, tourner les pages du journal jusqu’à l’édition du lendemain, rafraîchir les pages Internet, être sur Twitter, lire les tweets, écrire des tweets chaque seconde pour exister, pour qu’on se dise : “Je suis là, je suis vivant, personne ne doit m’oublier.” Les tweets étaient pourtant des pulsions exacerbées : de colère ou d’amour, c’est cela notre temps, notre époque impossible, où les générations s’affrontent, chacun se fait la guerre, les vieux ne comprennent plus les jeunes, ils disent que c’était mieux avant, les jeunes ne se disent même plus que ce sera mieux demain, leur espoir a été bradé, leurs rêves aussi, on ne parle plus au futur sur Internet, on parle au présent, on se dit qu’on vit aujourd’hui, que demain on verra, alors oui, je connais cette époque en ruines, et les réseaux en flammes."

Source: Extraits du livre "Autopsie" de Mehdi Meklat

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13 novembre 2020

La technologie nous relie mais nous menace aussi

Voici des citations extraites du film "The social dilemma" où, face aux dérives des algorithmes, la conscience éthique des "concepteurs" de ces outils se réveillent. Au fil des interviews, ils dévoilent la face sombre des réseaux sociaux et comment ils pourraient mener à des désordres sociaux, des drames et à la remise en question de la vérité qui permet à une société de tenir debout.

"Nous attendons le moment où la technologie surpassera les ressources et l'intelligence humaines, quand elle acquerra la singularité, volera nos emplois, surpassera nos intelligences. Mais bien avant cela, il y a le moment où la technologie dépasse et gagne sur les faiblesses humaines. Cette ligne, une fois franchie, est à la source de la dépendance, de la polarisation, de la radicalisation, de l'indignation, de la vanité, de tout cela. C'est comme battre à plate couture la nature humaine, un échec et mat pour l'humanité."[...] "Il y a une étude du MIT qui dit que les fausses informations se répandent sur Twitter six fois plus vite que les vraies. Que devient le monde quand elles sont six fois plus fortes que les autres ? [...] "Ce n'est pas que la technologie est une menace existentielle. C'est la capacité de la technologie de faire ressortir le pire de la société, le pire étant une menace existentielle.[...] Si la technologie crée un chaos général, le scandale, l'incivilité, le manque de confiance dans l'autre, la solitude, l'aliénation, aggrave la polarisation, le détournement d'élections, le populisme, multiplie les distractions, occulte les vrais problèmes... Alors, c'est cela la société. Et cette société est à présent incapable de se régénérer et se délite dans le chaos."
- Tristan Harris, ancien éthicien du design chez Google, co-fondateur et président du Center for Humane Technology.

"Un des problèmes de Facebook est que c'est un outil de persuasion, c'est peut-être la plus grande des inventions. Mais imaginez-le dans les mains d'un dictateur ou d'un régime autoritaire. Pour contrôler la population de son pays, il n'a jamais existé outil plus efficace que Facebook."[...] "Si chacun est imbu de ses faits à lui, le compromis n'est pas nécessaire, ni le besoin de se réunir. Il n'y a même pas besoin d'interagir... Nous avons besoin d'un point de vue commun sur la réalité. Ou alors nous ne sommes plus un pays."
- Roger McNamee, premier investisseur Facebook, auteur de « Zucked: Se réveiller face à la catastrophe de Facebook ».

Suite à l'argument de Mark Zuckerberg de résoudre les problèmes par encore plus d'intelligence artificielle: "Nous permettons aux technologues de le présenter comme un problème qu'ils sont capables de résoudre. C'est un mensonge. On parle de l'IA comme d'une détentrice de vérité. L'IA ne va pas résoudre ces problèmes. L'IA ne peut pas résoudre le problème de l'infox (fake news)."
- Cathy O'Neil, Data scientist, Auteur de « Weapons of Math Destruction ».

"Si nous continuons comme cela pendant encore 20 ans, on va sûrement détruire la civilisation par ignorance délibérée. On va échouer à relever le défi du changement climatique. On va détériorer les démocraties jusqu'à ce qu'elles se résument à une dysfonction étrange de l'autocratie. On va détruire l'économie mondiale. On ne va probablement pas survivre. Pour moi, c'est vraiment une question vitale."
- Jaron Lanier, informaticien et père fondateur de la réalité virtuelle.

Voir aussi l'article de Radio-Canada et une opinion sur La Libre.

13 novembre 2020

Les lobbies investissent les réseaux sociaux

"Les années 2000 ont vu déferler les mensonges des industriels du tabac, des énergies fossiles ou des pesticides et leurs études commanditées dissimulant la dangerosité de leurs produits. Explorant les nouvelles frontières du lobbying, cette enquête dévoile les stratégies de manipulation qu’emploient désormais ces « marchands de doute » pour promouvoir leur « bonne » science et s’emparer du marché de l’information scientifique. Leur cible privilégiée n’est plus seulement le ministre ou le haut fonctionnaire. Aux aguets sur les réseaux sociaux, des agences spécialisées visent le professeur de biologie de collège, blogueur et passeur de science, le citoyen ordinaire, le youtubeur, le micro-influenceur.

Instrumentalisés pour propager des contenus dégriffés, les amateurs de science sont transformés en relais zélés des messages de l’industrie et en viennent à se considérer comme des gardiens de la raison. Parmi ces fact-checkers, vérificateurs d’informations autoproclamés, peu savent qu’ils amplifient des éléments de langage concoctés par des officines de relations publiques. Une poignée d’intellectuels et de scientifiques, en revanche, participe sciemment à la réactualisation, autour de la science, de tout le crédo conservateur. Un projet politique volontiers financé par l’argent des industriels libertariens, et qui porte la marque de leur idéologie anti-environnementaliste et antiféministe."

Source: quatrième de couverture de "Les gardiens de la raison: Enquête sur la désinformation scientifique." par Stéphane FOUCART, Stéphane HOREL et Sylvain LAURENS.

12 novembre 2020

La société se dirige-t-elle vers la dépendance aux GAFAM ?

"Toute notre existence peut désormais se vivre derrière un écran. Le travail s'exécute à distance, l'amour se filtre sous algorithmes, et notre intimité se travestit sur les réseaux sociaux. Sous l'emprise d'une connexion permanente, nous nous éloignons paradoxalement les uns des autres. Uber a licencié 3 500 employés en quelques minutes via l'application de visioconférence Zoom ; Twitter envisage de proposer le "télétravail à vie" ; Google tente de privatiser des mégalopoles ; des individus esseulés tombent sous le charme de machines parlantes et des âmes endeuillées ressuscitent leurs morts en discutant avec l'avatar de l'être disparu.

Rien n'échappe aux architectes de la Silicon Valley. Ces nouveaux maîtres du monde partagent de nombreuses valeurs, du transhumanisme, qui redéfinit les frontières de l'au-delà, à la philosophie libertarienne, qui sape les fondements de notre démocratie en mettant à mal la souveraineté des Etats. Dans cet essai, qui se nourrit d'histoires aussi insolites que saisissantes, François Saltiel dresse le portrait inédit d'une terrifiante dérive vers la "société du sans-contact". Une plongée dans le grand bain bouillonnant des nouvelles technologies et une exhortation à résister aux sirènes des GAFAM."

Source: quatrième de couverture de "La société du sans contact, selfie d'un monde en chute" par François Saltiel. Voir également Euronews.

11 novembre 2020

Les dérives des notations à tout-va

"Combien de fois avez-vous été sollicités pour attribuer une note ? Pensez à vos derniers achats en ligne, aux étoiles qu’on attribue à un chauffeur ou un livreur... on ne les voit même plus. Cette mode est aussi silencieuse qu’irrésistible : hôpitaux, services publics, tous ont vocation à être comparés, classés. Mais, comme dans le privé, le système porte en germe de graves dérives. Des collèges jésuites du XVIe siècle où elle est née jusqu’aujourd’hui, la notation pose un ensemble de questions auxquelles il devenait urgent de répondre. Vincent Coquaz et Ismaël Halissat ont enquêté : de TripAdvisor à Amazon, en passant par Uber, jusqu’aux notes citoyennes expérimentées en Chine, ils se sont plongés dans les méandres des avis clients, où une bonne étoile peut faire ou défaire une réputation et mettre en péril un emploi.

Inventé par un gourou américain du marketing, le questionnaire de satisfaction moderne est devenu dans le meilleur des cas une fin en soi absurde. Dans le pire, il impose un stress infernal aux employés. Dans certaines entreprises, les salariés se notent même entre eux. Et, comme à l’école, la tentation de tricher pour améliorer sa note est souvent grande… Pire, une partie des notes qui nous sont attribuées sont totalement invisibles. En tant que consommateurs, travailleurs, et demain peut-être en tant que citoyens, nous sommes pour l’instant totalement désarmés devant cette nouvelle guerre des étoiles." 

Source : Quatrième de couverture de "La nouvelle guerre des étoiles" par Vincent Coquaz et Ismaël Halissat.

10 novembre 2020

Le striatum nous envoie droit dans le mur

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