L'Europe et le drame syrien
"Je me suis rendu à Qamichli, dans le nord de la Syrie, pour rendre hommage aux combattants kurdes. J’étais venu leur dire que ces combattants courageux étaient nos héros contre les terroristes de l'Etat Islamique. Mais je suis resté silencieux, j’avais honte. J’avais devant moi l’évidence de la lâcheté de l’Europe qui les avait abandonnés. Ils étaient kurdes, arabes, araméens. Ils étaient dans la fleur de l’âge. Ils avaient connu l’enfer. Ils n’en étaient pas vraiment sortis. La terreur islamiste rôdait encore dans les villes et les villages et pouvait encore frapper. Les Turcs et leurs affidés islamistes poursuivaient leur occupation sanglante."
"Alors qu’ils avaient déjà perdu 10 000 hommes et femmes contre Daech, nous les avions ensuite abandonnés face à l’aviation et aux chars turcs. J’aurais dû leur dire ma honte. Je pensais à leur responsable politique qui m’avait déclaré la veille qu’elle savait dorénavant à quoi s’en tenir lorsque les Occidentaux lui parlaient de valeurs, d’alliance et de droits de l’homme… Alors je n’ai plus parlé. J’ai continué à les écouter. Ils racontaient la guerre sans se plaindre. Combien de leurs camarades avaient été blessés ? 21 000 contre Daech et 7 000 contre l’armée d’Erdogan et ses milices islamistes."
"J’aurais tant aimé que chaque Belge, chaque Européen soit là avec moi dans cette pièce pour mesurer toute la lâcheté d’une Europe qui s’est trahie ici."
Source: une opinion de Georges Dallemagne, député belge, sur La Libre