Les hommes n'évitent jamais les crises
Jacques Attali évoquait en 2018: "En 2040, le monde aura traversé une phase tragique, et il aura commencé à se reconstruire." Dans l'intervalle, nous risquons un effondrement de la civilisation européenne. Alors, pourquoi le risque de catastrophe est-il élevé ?
Aggravation et concomitance des causes
Parce la planète connaîtra, pendant au moins les deux prochaines décennies, une croissance exponentielle de la population, des inégalités, des émissions de gaz à effet de serre, de l'acidification des sols, des guerres de l'eau, de la pollution, des catastrophes naturelles, des migrations, des dettes publiques et privées, etc. Mais aussi parce que ces causes se combineront dans le même laps de temps.
Report de l'action politique et verrouillage du système
Parce que l'histoire nous apprend que les hommes n'évitent jamais les crises. Sans cesse, nous retardons les solutions politiques, économiques, technologiques pour plus de monnaie, plus de dette, plus de procrastination et plus de promesses. Il nous paraît aujourd'hui que seule la croissance nous permettra de nous en sortir. De la sorte, nous renforçons la dynamique d'effondrement de nos sociétés fragiles et la destruction de notre milieu de vie.
Déni des individus et foi dans la technologie
Parce que nous ne voulons pas voir le danger devant nous, malgré les nombreuses alertes. Les matières premières, les ressources sont désormais limitées et nous ne planifions toujours pas l'après-pétrole. Habitués que nous sommes à vivre dans une société connectée et qui se nourrit de divertissements, nous en perdons la vue globale. Alors que les menaces systémiques sont bien présentes, nous regardons ailleurs. Demain, nous devrons nous réveiller et faire le deuil de cette foi en la technologie pour revenir à l'entraide entre êtres humains dans un monde abîmé.
Nous devrions mieux comprendre l'état du système maintenant, pour savoir comment réagir ensuite et prendre part aux solutions. L’heure n’est ni au pessimisme ni à la résignation, mais à l’action positive.
Source: texte librement inspiré des propos de Jacques Attali dans Les Echos