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Regards sur...

31 mai 2019

La nécessité d'une Europe forte

"Si nous voulons éviter une nouvelle guerre froide, si nous voulons éviter la confrontation entre deux blocs, si nous voulons établir un véritable ordre multilatéral, il nous faut impérativement une Europe unie et forte qui soit le pilier fondamental de cet ordre multilatéral fondé sur l'État de droit."

- Antonio Gutteres, Secrétaire général des Nations Unies et ancien Haut Commissaire pour les réfugiés. Source

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27 mai 2019

Les clivages politiques intra-européens s'accentuent

Les résultats des élections européennes du 26 mai 2019 nous rendent pessimiste, la montée des populistes et des extrêmes donne envie d'utiliser l'analogie d'un cancer qui reprend. Il est clair que la période d'instabilité politique et économique que nous traversons, est le signe d'un monde changeant et parfois menaçant. Mais les causes ne devraient pas produire, selon moi, les retours à l'extrême droite que nous constatons. 

Les bienfaits de l’Europe

Nous vivons dans une zone du monde privilégiée, dont le niveau de confort de vie est inégalée dans l'histoire, et où un beau projet d'association de pays appelé Europe est présent depuis longtemps. Mais nous ne semblons pas nous satisfaire de cette situation. Alors que le reste du monde nous envient, nous ne semblons plus capables d'en apprécier la valeur, si bien que nous sommes portés à écouter ceux qui veulent sa disparition. Pourtant les bienfaits et les avancées de l’Europe sont nombreux (1). Ceci dit, nos systèmes ne sont pas sans défauts. Certaines personnes ont une vie difficile en Europe et les causes peuvent être multiples.

Les réactions face à l’Europe

L’Europe est un projet de civilisation, mais il faut avouer qu’il est aujourd'hui peu lisible pour ses citoyens. La faute sans doute à ses politiciens aux prises avec la complexité d'une réalité à 28 pays, dont les populistes ont vite fait d'en condamner la légitimité et la solidité. Les citoyens, eux, semblent ne pas prendre du recul et réagir de manière émotionnelle; plutôt que de consacrer de l'énergie à des solutions, nous préférons le rejet. Plutôt de nous montrer curieux du monde et bienveillants, nous préférons le repli stérile, une malveillance qui se banalise et un regain d'égoïsme. En Belgique, si nous n'agissons pas contre les tendances politiques clivantes, nous arriverons peut-être à des scénarios identiques à la France avec une extrême-droite en position de force. Ne perdons pas de vue que lorsque le politique prend le chemin des extrêmes, cela va de pair avec plus de violence, de racisme et de troubles sociaux pour les citoyens. Ce n’est évidemment pas ce que nous voulons. 

Un manque de pédagogie pour la jeunesse

D’autre part, plutôt que d'éveiller nos jeunes aux valeurs démocratiques, nous les laissons se perdre dans une marée de désinformation qui a pris ses quartiers sur les réseaux sociaux (2) (3), là où les jeunes ont la mauvaise idée d'aller s'informer sur la politique. Dans un système politique complexe où sont systématiquement pointés les dysfonctionnements et les scandales, et non les succès et avancées, comment espérer que nos enfants, déjà en manque de repères, fassent des choix politiques judicieux ? Où sont les efforts de pédagogie et de clarté de propos dont les jeunes ont besoin pour les aider à poser des jugements sur la société et son avenir ? Quel média traditionnel, à l’exception d’Arte et quelques autres, va se décider à décrire objectivement l'Europe telle qu'elle est, plutôt que d’évoquer constamment ses défauts ? La manière de s'informer de tout citoyen est cruciale. C'est ni plus ni moins qu'un enjeu de démocratie. Il en va de notre discernement du jeu politique.

Une couverture médiatique complète pour les extrémistes

Tourné vers la jeunesse, le Vlaams Belang a mené une campagne acharnée sur Facebook, saturant les fils d'actualités de questions liées à l'immigration et à l'Islam (4) (5). Le résultat est payant (6). Au nom de la liberté d'informer, il semble normal de laisser aux autocrates et aux populistes une place dans les médias pour que nous puissions comprendre que ceux-ci sont extrémistes. Mais alors pourquoi entendons-nous si faiblement les contre-discours démocratiques et les analyses journalistiques qui doivent accompagner les discours des populistes ? Pourquoi nos médias qualifient-ils "d'hommes forts" des dirigeants moralement faibles ? Dans quelle mesure cela peut-il jouer sur nos perceptions ? Pourquoi ai-je le sentiment que peu est fait pour nous éviter le piège idéologique qu’ils nous tendent ? Une démocratie doit se reconquérir au quotidien. Pourquoi des formations politiques démocratiques et respectables, sont peu présents dans les médias et que leurs responsables soient rarement interviewés ? La Flandre, le Royaume-Uni et la France (7) - pour ne parler que des électeurs proches, ont-ils scellé leur avenir aux extrêmes, maintenant que l'habitude de récuser les partis traditionnels est prise ? Les vieux démons vont-ils réapparaître ? Si une partie du problème est en lien avec des perceptions erronées, ne serait-il pas temps d'y travailler, de reparler des valeurs ? 

Les pistes pour un autre avenir

Une société portée sur le clivage n'apporte que désunion et conflits. Si la société se plaint des résultats désastreux de ses élections, elle devrait se remettre en question et œuvrer à tous les niveaux pour rétablir la situation. Rappelons-nous que nous sommes des citoyens qui co-construisent la société dans laquelle nous évoluons. Les partis politiques, s’ils sont responsables, devraient réussir à dégager un intérêt collectif au-dessus des intérêts particuliers. Et le plus tôt sera le mieux, car les changements de société ne se font pas sur quelques années, c’est un travail de longue haleine. 

Sources : 

(1) Les avantages de vivre en Europe.

(2) Trois milliards de faux comptes supprimés de Facebook.

(3) 500 pages et groupes diffusant la haine et la désinformation.

(4) Le succès de l'extrême droite en Flandre.

(5) Le montant des dépenses en communication du Vlaams Belang.

(6) Le montant du financement de la campagne du Vlaams Belang

(7) Les élections montrent que les français changent.

26 mai 2019

L'Europe des différences, de la solidarité et des libertés

Pour que l'Europe soit à nouveau "...pour le monde entier, le visage lumineux de l'audace, de l'esprit et de la liberté."

- Laurent Gaudé, écrivain et dramaturge

22 mai 2019

L'Europe n'est pas parfaite mais elle est importante

Aujourd'hui, l'Europe semble traversée par des crises, des difficultés insurmontables, une agitation eurosceptique, nationaliste et populiste nourrie par le rejet de l'autre, la peur, le ressentiment. Nos démocraties et nos valeurs sont mises à l’épreuve. Voulons-nous voter pour la désagrégation ou la cohésion, pour une Europe fermée ou accueillante ? Au-delà de cette analyse, l'Europe n'en reste pas moins nécessaire pour faire face aux défis d'aujourd'hui et de demain. D'ailleurs, pour réaliser plus de progrès, ne faudrait-il pas plus d'Europe ? Ne devrions-nous pas continuer à travailler sur nos acquis démocratiques, mais aussi prendre un nouvel élan pour l'avenir, ensemble ?

Barack Obama déclarait le 6 avril: “L’Europe de 2019 a atteint à certains égards le summum du bien-être de l’humanité. Globalement en Europe aujourd’hui, on jouit en moyenne des plus hauts niveaux de vie que l’humanité ait jamais connu à travers son histoire. On a à portée de main des quantités inédites d’information. On franchit librement des frontières restées longtemps fermées.” Barack Obama ne s’est pas trompé et n’a pas exagéré : on se soigne plutôt bien en Europe, en tout cas mieux qu’ailleurs. On y voyage aussi facilement : Erasmus et la libre circulation des personnes ont signé l’acte de naissance du citoyen européen. Alors, nous ne pouvons pas abandonner ce projet.

Dans quelques jours, nous aurons notre mot à dire. Les élections européennes pourraient se révéler un tournant très important dans notre histoire commune, mais aussi une occasion de répondre positivement au message de nos enfants, clairement exprimé dans la rue. Comme à chaque élection, le vote est un devoir de citoyen qui doit être pris au sérieux. Ne pas voter, ou voter invalidement, c’est gaspiller la démocratie. Il est aisé de porter un jugement rapide et d'asséner qu'ils sont tous pourris et que le vote ne sert à rien. Mais avouons que cette approche est injuste. Si, au contraire, nous votons avec l'idée de porter des projets positifs pour l'avenir, et que de surcroît nous sommes nombreux à le faire, alors cette accumulation aura un réel impact. Elle pourrait même être décisive !

Votons pour des personnalités politiques tolérantes, fiables, franches et constructives. Votons pour des politiciens ne craignant pas de dire que, pour relever les défis, les efforts à fournir seront nombreux. Il n'y a jamais eu de solution simple à nos problèmes de société. Votons pour protéger les plus faibles d'entre-nous et ceux qui passeront après nous. Gardons aussi en mémoire que c'est au niveau européen que se joue la relance d'une réelle politique environnementale, monétaire, fiscale, sociale, industrielle, défensive et diplomatique. 

Voir aussi l'interview d'Emma Bonino

19 mai 2019

Comment se défaire des populistes ?

"Il faut que les pays démocrates, les gouvernements, réussissent à s'emparer de la question migratoire, des problèmes de cohabitation, et les traitent dans un vocabulaire raisonnable et respectueux pour en faire des politiques publiques recevables. Si nous le faisons, nous enlevons à ces partis populistes le monopole et la possibilité de raconter n'importe quoi."

- Dominique Reynié, politologue. Source: Arte

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18 mai 2019

Leur donner une voix

"Je sais ce que c'est que d'être un sans-voix, d'être perçu comme un étranger, d'avoir ce sentiment de n'être jamais installé, de ne pas se sentir chez soi. Et je pense aussi que n'importe quel immigré, mais pas seulement des immigrés, toute personne dont les droits été bafoués, toute personne qui n’a aucune liberté, sera reconnaissante, si quelqu'un d'autre essaie de leur donner une voix."

- Ai Weiwei, artiste et dissident chinois. Source: Euronews

17 mai 2019

Le nouvel attrait pour l'extrême droite

En Belgique comme ailleurs en Europe, les mouvements d'extrême droite gagnent du terrain : l'attrait des nationalistes augmente en général et en particulier auprès des jeunes, un électorat pourtant souvent associé au contraire à la gauche de la gauche. La moyenne d'âge de l'électorat diminue et les candidats d'extrême droite sont eux aussi plus jeunes. Ces mouvements s'appuient sur les réseaux sociaux pour diffuser leurs thèses auprès du public et notamment des jeunes. Si les médias ont changé, en revanche les principales thèses des mouvements nationalistes restent identiques: les théories sur les menaces que feraient peser l'immigration sur l'Europe.

Julia Ebner, chercheuse à l'Institut pour le Dialogue stratégique : "L'extrême droite a vraiment fait un effort pour attirer un public plus jeune. Ils ont changé de noms et, il ressort des analyses sur les médias sociaux que dans la plupart des cas, ce sont les partis politiques d'extrême droite qui ont été les plus actifs auprès des utilisateurs de ces médias sociaux."

Source : Euronews

16 mai 2019

Les méthodes du Kremlin pour les élections européennes

La Sûreté de l'Etat en Belgique surveille le travail de sape de l'Union Européenne par la Russie à l'approche des élections du 26 mai. La Russie tente de "semer la discorde" entre les États de l'Union européenne.

"De nos enquêtes, il ressort que les médias classiques et les réseaux sociaux russes encouragent une vague nationaliste antieuropéenne à l’approche des élections. Mais cela ne se produit pas à une grande échelle. Nous n’avons pas pu identifier une campagne d’influence ciblée et coordonnée à grande échelle en provenance de Russie. [Cependant], les méthodes de désinformation et de manipulation de l’information se sont affinées."

Même analyse de la part de East Stratcom, la task force européenne qui traque la désinformation russe. Les médias proches du Kremlin, Sputnik et Russia Today, continuent d'attaquer l'Union Européenne, ses valeurs et son mandat démocratique tout en faisant la promotion de l'euroscepticisme. "La Russie joue un jeu de longue haleine" et les médias du Kremlin bénéficient de moyens importants. De plus, ils sont bien référencés sur le web et leurs contenus peuvent être consultés dans 30 langues différentes.

La Sûreté estime que l'objectif de la Russie est de polariser et de diviser l'Europe.

Pour l'agence européenne, "La Russie tente de semer la discorde dans les Etats membres en soutenant des candidats populistes, antieuropéens, issus à la fois de l'extrême droite et de l'extrême gauche". Le renseignement belge poursuit: "Pour les élections européennes, l'objectif principal du Kremlin est d'accroître les gains des partis antieuropéens afin d'avoir plus d'influence dans la prise de décision du Parlement Européen sur ce que les russes considèrent être des questions clés telles que l'énergie, les sanctions, les partenariats avec les pays de l'Est, ou la défense."

Du côté des réseaux sociaux, près de 500 experts travaillent pour Facebook 24h sur 24h, pour surveiller les réseaux sociaux à l'approche des élections du 26 mai. Ils ont en ligne de mire les pages, les groupes et comptes à caractère "inauthentique", c'est-à-dire les faux comptes diffusant souvent de fausses informations. Une fois détectés, ces comptes sont supprimés.

Sources: La Libre, Agence européenne contre la désinformation

15 mai 2019

La solution nationaliste est un leurre

"Les gens devraient se rendre compte que l'humanité est actuellement confrontée à trois menaces existentielles qui ne peuvent pas être résolues au niveau national. Elles ne peuvent être résolues qu'au niveau mondial. Ces menaces sont la guerre nucléaire, le changement climatique et la désorganisation technologique, en particulier la montée de l'intelligence artificielle (IA) et de la bio-ingénierie. Ces deux choses peuvent détruire ce que signifie être humain. La seule façon de gérer cela est la coopération mondiale. Si nous commençons la course aux armements dans le domaine de l'intelligence artificielle, ou dans le domaine de la génétique, cela garantit la destruction de l'humanité. Peu importe qui remportera cette course, l’humanité sera perdante."

- Yuval Noah Harari, historien et auteur de Sapiens. Source : Entretien Euronews

10 mai 2019

Le capitalisme de surveillance

Au XXIe siècle apparaît désormais une nouvelle forme de capitalisme : le capitalisme de surveillance. Il s’agit d’un nouvel ordre économique qui s’accapare les données issues du comportement humain, pour les transformer en produits de prédictions commercialisables. Sur internet, toutes les actions de l’homme sont enregistrées. Dans le monde réel, les objets connectés traduisent son comportement en données enregistrables et exploitables. Si le capitalisme industriel a conquis la nature pour l’exploiter, le capitalisme de surveillance a conquis la nature humaine avec le même dessein. Connaîtra-t-elle les mêmes conséquences ?

Nous vivons dans un monde où pratiquement chaque produit ou service se proclamant "intelligent" ou "personnalisé", est une interface de la chaîne d'approvisionnement qui génère un flux ininterrompu de données comportementales. Le capitalisme de surveillance transforme l'expérience humaine en matière première gratuite qui peut être quantifiée et utilisée pour établir des modèles comportementaux prédictifs destinés à la production et à l'échange. Vous n'êtes pas le "produit", car le "produit" provient du surplus de données arraché à votre vie.

Déjouer la vigilance des utilisateurs

La récupération des données a commencé chez Google, lorsque l'entreprise a cherché à accroître ses revenus en exploitant l'historique de recherches des utilisateurs. Au départ, le principe était de tirer des schémas prédictifs pour adapter les publicités aux utilisateurs; mais il a été poussé plus loin, jusqu'à en déduire des informations personnelles détaillées que les utilisateurs ne fournissaient pas. Ainsi, Google avait trouvé un moyen de créer des échanges commerciaux. Google a bâti son succès sur un miroir sans tain : la surveillance. Puis, ces pratiques ont été adoptées par Facebook, ont envahi la Silicon Valley, et ont depuis débordé dans tous les secteurs économiques. Le capitalisme s'est donc métamorphosé sous nos yeux.

Les capitalistes de la surveillance se sont ensuite rendus compte qu'ils pouvaient modifier les comportements par le biais d'interventions numériques en temps réel suggérant discrètement au consommateur certains comportements. Comme me l'a expliqué un spécialiste de l'analyse des données: "Nous sommes en mesure d'agir sur le contexte d'un comportement donné et d'influencer ce comportement dans un sens ou un autre.[...] En fait, nous apprenons à écrire la musique, puis nous les laissons danser sur la musique." Les annonceurs peuvent repérer le moment précis où un adolescent a besoin de "reprendre confiance en lui" et est, par conséquent, plus vulnérable à une configuration particulière d'incitations publicitaires."

Il fut un temps où nous étions les sujets de notre vie; nous en sommes maintenant les objets.

Les capitalistes de la surveillance produisent ainsi des asymétries profondément antidémocratiques en matière de connaissance et de pouvoir découlant de cette connaissance. Ils savent tout de nous, et font tout pour que nous ne sachions absolument rien de leurs pratiques. Ils prédisent notre avenir et manipulent notre comportement, mais pour le compte de tiers qui en tireront un profit financier ou l'exploiteront à leurs fins. Ce pouvoir de connaître et de modifier le comportement humain est sans précédent. Ce nouveau type de pouvoir humain, je l'appelle "l'instrumentarisme".

Le capitalisme de surveillance enfreint ainsi bon nombre de normes et de pratiques admises qui définissent l'histoire des démocraties libérales. Est-ce que le capitalisme a accouché de quelque chose d'effrayant et d'inédit ? Les conséquences de ces pratiques définiront-elles le cadre moral et politique de la société du XXIe siècle, ainsi que les valeurs de notre civilisation de l'information ?" L'auteure termine par cette affirmation : "Nous devons récupérer le droit de savoir et de choisir qui sait quoi de notre vie et de notre avenir. Ce droit était et reste l'unique fondement possible de la liberté humaine dans une société démocratique fonctionnelle."

Source : Extraits remaniés d'un article du courrier international "Le nouveau visage du capitalisme"

L'auteure : Shoshana Zuboff, Professeure émérite de la Business School de Harvard, docteure en psychologie sociale. Elle vient de publier "The age of surveillance capitalism".

 

"Je ne veux pas vivre dans un monde où tout ce que je dis, tout ce que je fais, chaque personne à laquelle je parle, chaque expression de créativité, d’amour ou d’amitié est enregistré." - Edward Snowden

"Ils ne se révolteront que lorsqu'ils seront devenus conscients." - George Orwell, 1984

 

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