Le respect des droits de l’homme face à l’échec de L’UE. Capitaine de navire travaillant pour l'ONG allemande Sea-Watch, Carola Rackete a été au bout de sa mission pour mettre en sécurité 40 rescapés en mer. N'en déplaise à Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur d'extrême droite, qui a fait passer en juin un décret criminalisant la solidarité et l'humanité.
Après 16 jours de jeux politiques sur le dos des rescapés et de l’équipage embarqué sur le navire – le Sea-Watch 3 a été forcé d’entrer dans le port de Lampedusa sans permission pour débarquer les 40 survivants restants. Le navire ayant déclaré devoir entrer dans les eaux territoriales Italiennes en Etat de Nécéssité presque 60 heures auparavant. Malgré cela, aucune autorité ne s’est manifesté pour assister le navire et aucune solution de débarquement pour les personnes rescapées n’a été proposée. “Nous ne sommes pas soulagés, nous sommes en colère”, dit le capitaine Carola Rackete, “ce débarquement aurait dû avoir lieu il y a plus de deux semaines. Les gouvernements européens, dans leurs bureaux climatisés, ont joué avec la vie de ces personnes pendant plus de 16 jours. C’est inhumain, inacceptable et probablement contraire à toutes les constitutions qu’ils prétendent représenter. C’est une honte pour l’Europe et l’Union que d’accuser les autres du blocus alors qu’aucune institution européenne n’était prête à en assumer la responsabilité jusqu’à ce que je sois obligée de le faire moi-même”.
Khadim Diop, un Sénégalais de 24 ans, qui a vécu l'enfer avant de débarquer à Lampedusa déclare à son propos : "Nous lui disons bravo, [...] parce qu'elle a tout fait pour nous."
Johannes Bayer, le président de Sea-Watch déclare quant à lui: "Nous sommes fiers de notre capitaine, elle a fait exactement ce qu’il fallait. Elle a suivi le droit de la mer et a mis les personnes en sécurité. A sa place, Matteo Salvini devrait faire l’objet d’une enquête pour enlèvement et violation du droit international. Trop souvent, il a évité les poursuites en comptant sur son immunité parlementaire."
"Je suis prête à faire face aux conséquences de mes décisions, comme on peut s’y attendre d’un capitaine. Et M. Salvini ?" demande la capitaine. Poursuivie pour "résistance à un navire de guerre" (source) qui l'empêchait d'accoster, Carola Rackete a été arrêtée, elle encourt une lourde amende et en théorie dix ans de prison.
Source: Article Sea-Watch