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Regards sur...
21 mars 2018

Le poison de la division

Selon l'historien américain Timothy Snyder, Vladimir Poutine est un de ces dirigeants qui "fabriquent des crises et manipulent les émotions qui en résultent". Ils jouent sur l'idée selon laquelle il faut sans cesse défendre leur nation contre les agressions extérieures. "En ayant recours à la technologie pour diffuser leur fiction politique tant chez eux qu'à l'extérieur, ils nient la vérité et réduisent la vie à un spectacle et à des sentiments." Depuis l'annexion de la Crimée, Poutine récrit l'histoire, avec l'aide des médias proches du pouvoir, et se pose en défenseur anti-impérialiste. Mais l'Europe ne doit plus se laisser manipuler par la fiction qu'il tente de nous vendre, car il ne vise qu'à instiller le poison de la division. Source: extrait de l'éditorial du Courrier International, numéro 1429, du 21 au 28 mars 2018. Les citations de Timothy Snyder reprises ci-dessus ont été publiées dans le journal The Guardian du 16 mars 2018.

"L'annexion par la Russie de la Crimée, en mars 2014, marque la fin de "l'après-guerre froide" qui avait commencé, en décembre 1990, avec l'effondrement de l'Union soviétique. Moins d'un quart de siècle plus tard, nous vivons le début d'une ère qui n'a pas encore trouvé d'appellation, mais dont on peut être sûr qu'elle sera beaucoup plus chaotique." - Pierre Rousselin, extrait de son livre "Les démocraties en danger", Editions First, 2014.

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20 mars 2018

Le réseau Facebook menacé par des affaires politiques

Souvent loué pour sa capacité à connecter les gens, voire pour sa contribution à la démocratisation de la société, Facebook est maintenant confronté à un dur retour à la réalité. Le réseau possède les données de quelque deux milliards d'utilisateurs dans le monde dont peuvent user les annonceurs pour mieux cibler leurs messages publicitaires, principale ressource financière de l'entreprise.

Après les révélations sur l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine par le biais de la propagation de fausses informations sur Facebook, voilà que l'on apprend aujourd'hui le détournement des données personnelles de 50 millions d'utilisateurs, sans le consentement de ces derniers, à des fins de manipulation politique en faveur de l'élection de Donald Trump. Voir l'article Facebook menacé.

Suite à la révélation de l'affaire Cambridge Analytica, Roger McNamee, l’un des premiers actionnaires du réseau social, affirme que: “Le problème, c’est le mépris insensé pour les droits des utilisateurs à la vie privée et une indifférence vis-à-vis du respect des données confiées. (...) J’ai bien peur qu’il y ait un problème systémique avec les algorithmes”.

Edward Snowden s'est exprimé sur Twitter tout récemment (18 mars 2018) en mettant en cause le modèle de Facebook: "Des entreprises qui gagnent de l'argent en collectant et en vendant des fichiers détaillés sur la vie privée étaient autrefois simplement décrites comme "des entreprises de surveillance". Leur changement de marque en "réseaux sociaux" est l'opération de tromperie la plus réussie depuis que le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Défense."

Le journaliste Franklin Foer du magazine The Atlantic estime, lui, que la solution doit être politique: “Il est temps que les États-Unis créent leur propre infrastructure de régulation […] : une Autorité de Protection des Données. (...) Les entreprises devraient être obligées de mettre en place des options par défaut, afin que les citoyens puissent choisir activement d’être surveillés plutôt que d’accepter passivement la perte de leur vie privée”.

12 mars 2018

Les médias russes pro-Kremlin, une analyse

Dans cette analyse très complète de la propagande russe, les constatations effectuées en 2015, sont toujours d’actualité 3 ans plus tard. Voici des extraits choisis :

La campagne de désinformation du Kremlin a trouvé un terrain fertile sur le territoire national car elle joue sur les émotions très anciennes du peuple russe et permet à la société d’oublier ses préoccupations politiques et économiques plus immédiates. Une grande part de la population est sourde aux arguments considérés par les Occidentaux comme logiques et objectifs. Le lavage de cerveau qui est imposé continuellement à la population depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine a atteint un tel niveau que les Russes installés devant leur poste de télévision en sont venus à accepter des histoires grotesques et absurdes. Voir le reportage complètement falsifié servi aux russes concernant un sujet relatif à l'euro-scepticisme en France.

Par ailleurs, après des années de manipulation délibérée des médias en vue de faire taire toute voix discordante, la société russe est aujourd’hui très réceptive à la rhétorique gouvernementale, y compris à l’idée d’un complot de l’Occident contre la patrie russe, organisé dans le voisinage immédiat de la Russie.

En ce qui concerne les pays occidentaux, les Etats-Unis sont apparemment les seuls à avoir adopté une démarche ferme à l’égard de la propagande du Kremlin. La réponse de la communauté euro-atlantique à la guerre de l’information menée par la Russie a été jusqu’ici peu homogène. La lutte contre la guerre de l’information menée par la Russie devrait devenir la priorité numéro un de la communauté euro-atlantique. Les attaques de désinformation conduites par ce pays entraînent des pertes humaines, à la fois en Ukraine et en Russie (l’assassinat de Boris Nemtsov est largement attribué à l’atmosphère de haine suscitée par la propagande d’Etat). Ces campagnes ont pour but d’affaiblir, de démoraliser et de diviser notre Alliance.

8 mars 2018

La journée de la femme

Si le 8 mars est la journée de la femme, 2017 aura été l'année de la femme. Elles se sont battues pour défendre leurs droits à plus de justice et d'égalité, pour elles et pour la société en général. Elles se sont levées contre les violences sexuelles, l'inégalité des sexes et l'inégalité des salaires comparés aux hommes. Mais le chemin est encore long, comme dans le cas des lois religieuses qui limitent leur liberté. C'est un constat qui reste accablant, l'humanité n'en est toujours qu'au stade de la correction des injustices. Et comme toujours, ce sont les femmes qui se démènent et font évoluer les sociétés, qu'elles soient développées ou non, tolérantes ou non. Même si, bien sûr, certains hommes se battent à leurs côtés, pourquoi n'existe-t-il pas de mouvement collectif masculin pour revendiquer plus de justice et d'égalité ? Je crois que les sociétés ne progressent que si chaque individu y met du sien. Voir aussi le très instructif ouvrage "Le mythe de la virilité : un piège pour les deux sexes." d'Olivia Gazalé.

6 mars 2018

L'identité nationale est une invention

Dans cette vidéo explicative, on apprend que l'identité nationale est une invention récente dans l'histoire du monde moderne. Elle a pris son essor avec les conséquences de la révolution industrielle, et son "utilité" en temps de guerre; mais elle a aussi apporté le nationalisme, le racisme et le culte de la personnalité. L'identité nationale est cette idée qu'une langue, une race et des frontières devaient constituer un pays. Un évènement touchant un pays peut être pris de manière personnelle par ses citoyens. S'ils se sentent menacé, les individus voudront humilier l'autre. Cela peut devenir un motif de guerre. Cette hostilité s'exprime aussi contre les minorités et les migrants qui ne rentrent pas dans le mythe national. Historiquement, cela nous a mené aux deux guerres mondiales. Sommes-nous capable de créer une nouvelle identité nationale composée de valeurs supérieures réunissant les individus ?

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5 mars 2018

L'Italie bascule dans le populisme

Parmi les thèmes au coeur de cette campagne, l'économie et l’emploi. Mais ce sont les questions d’immigration qui ont suscité les débats les plus houleux. A l'heure du décompte des voix, les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) tout comme la Ligue, d'extrême droite, sont les auteurs de percées historiques aux législatives en Italie. Pour la première fois, au coeur de l'Europe, les forces antisystème et donc le populisme l'emportent. Avec un vote marqué à la fois par le rejet de la vieille classe politique, l'exaspération face au marasme économique et les tensions autour des migrants et de l'Union européenne, l'Italie s'inscrit dans la lignée du Brexit, de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis et de la poussée de l'extrême droite ailleurs en Europe. Au sein de la coalition droite-extrême droite, c'est la Ligue de Matteo Salvini, anti-migrants et anti-Europe, qui se taille la part du lion avec 18,5% des suffrages dans les deux instances.

Par sa proximité avec l'Afrique, l’Italie est le pays en Europe qui accueille le plus de migrants chaque année. Les conséquences humanitaires de cet afflux ont été utilisées par des partis, en particulier ceux de droite, pour rendre les migrants responsables des mauvais résultats économiques et de la prétendue hausse de la criminalité dans le pays. Avec des slogans très durs comme "Les Italiens d'abord" ou "Stop à l'invasion", la Ligue du nord a récupéré beaucoup de mécontents et d'eurosceptiques. Pourtant, ces leitmotivs ne sont pas en phase avec la réalité et les chiffres. L'article "Italie: le défi migratoire, entre idées reçues et réalité" reprend les clichés répétés par ces partis populistes et d'extrême droite, et les démonte grâce aux statistiques et aux données objectives. Le documentaire d'Insiders associé à l'article "Élections en Italie : la crise des migrants domine la campagne" est éclairant sur le triste vécu des migrants, le manque de compassion de certains italiens et la récupération électorale des populistes et de l'extrême droite.

2 mars 2018

Le rapport des Nations Unies sur la torture

Nils Melzer, rapporteur spécial aux Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, s'alarme de la situation actuelle dans le monde. Pas moins de 7 millions de migrants ont été victimes de torture. Dans son rapport, il décrit une augmentation vertigineuse du nombre de cas et appelle les Etats à respecter la dignité humaine. Il relève l'incompatibilité des lois, politiques et pratiques en vigueur, avec l'interdiction universelle de la torture et des mauvais traitements. Au conseil des droits de l'homme à Genève, il relève que certaines pratiques récemment introduites suggéraient une érosion délibérée du principe de non-refoulement, qui empêche quiconque d'être expulsé vers des pays où il risque d'être torturé ou maltraité. "Aucun migrant ne peut légalement être expulsé sans une évaluation individualisée des risques", a-t-il souligné.

L'expert a également exhorté les États à cesser de fonder leurs politiques migratoires sur la dissuasion, la criminalisation et la discrimination. Chaque fois que les États ne font pas preuve de la diligence voulue pour protéger les migrants, punir les auteurs ou fournir des recours, ils risquent de devenir complices de torture ou de mauvais traitements.

«La seule manière de mettre fin aux souffrances horribles causées par le trafic de migrants, la contrebande abusive et la détention arbitraire est de fournir aux migrants des voies de migration sûres et régulières et d'assurer la protection effective de leurs droits humains non seulement en théorie mais aussi en pratique. (...) J'espère que mon rapport aidera les États à mettre fin à l'une des plus grandes tragédies de notre temps: le mépris généralisé et systématique de la dignité humaine et de l'intégrité de millions de personnes qui ont tout perdu ou abandonné ", a-t-il confié au Conseil.

Source : News United Nations Human Rights

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