Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regards sur...
21 décembre 2020

La pyramide de Maslow: les besoins de sécurité

La pyramide des besoins, ou pyramide de Maslow, est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation élaborée à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow. Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met au jour cinq groupes de besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon Maslow, universelle.

Force est de constater que, dans nos sociétés occidentales, ces besoins sont contrariés par le modèle de société que nous avons mis en place, et que nous imposons aux autres.

Niveau 2. Les besoins de sécurité : vivre une vie stable et sûre.

Avoir une maison, un travail, une vie structurée et s’occuper des enfants ; apporter la sécurité et la santé à tous les membres de la structure familiale. Voilà ce dont il s’agit.

Crise sociale

Dans nos sociétés développées, nous avons fait de la consommation et de la croissance nos champions. Nous avons tablé sur l’augmentation du niveau de vie et sur une sorte de paix sociale qui en résulterait. Malheureusement, après une période d’abondance et de plein emploi, l’économie s’est contractée avec les chocs pétroliers. Plus récemment, la mondialisation de l’économie, la coupable délocalisation du travail et l’impact rapide des géants du web (Amazon, Uber, etc.) ont donné un coup de canif dans le contrat social de nos démocraties. En même temps qu’ils apportaient de nouveaux services moins chers, ces géants du numérique ont également déstabilisé la société avec, pour objectif, la disparition du commerce de détail, ou des salaires et droits des travailleurs inférieurs à la norme. Ne pas comprendre que nous avons besoin en Europe de revenir à un Etat stratège - favorisant de nouveaux équilibres sociaux - pourrait nous mener vers de courants populistes, radicalisés par les réseaux sociaux, qui tenteront de diviser nos populations. (voir Bruno Colmant dans « Du rêve de la mondialisation au cauchemar du populisme »)

Devant le constat que les riches deviennent de plus en plus riches et que les pauvres s’appauvrissent, les citoyens ont réagi. En France, le mouvement des gilets jaunes visait à améliorer le niveau de vie des classes populaires et moyennes, de rétablir l'impôt sur la fortune et l'instauration du référendum d'initiative citoyenne. Nous n'avons pas avancer. Le citoyen doit tirer son épingle du jeu dans une société de compétition mondiale entre entreprises et où les salaires ne progressent pas, alors que le coût de la vie augmente. Quant à la révolution technologique en cours, dont nous sommes encore et toujours friands, elle réduit le marché de l’emploi. Les jeunes sont les plus touchés car ils sont incapables de se projeter dans l’avenir. Dois-je investir maintenant, puis-je me lancer dans le commerce ? Est-il raisonnable de contracter un important crédit ? Pour les plus âgés se pose la question de conserver leur emploi après 55 ans, etc.

Crise financière

Paul Jorion dans son livre « Se débarrasser du capitalisme est une question de survie » déclarait que « La finance et l’économie pouvaient être réformées au lendemain de l’effondrement de 2008. Rien n’a été fait. Le verdict est sans appel : nous n’apprenons pas de nos erreurs ! Si bien qu’aujourd’hui, se débarrasser du capitalisme est devenu, pour l’humanité, une question de survie. » Les difficultés financières sont aujourd’hui énormes. Selon Bruno Colmant, l’économie actuelle est en lévitation et 2021 sera difficile. Selon Jacques Attali, la dette mondiale est vertigineuse.

La question que tout le monde se pose est de savoir ce qui nous arrivera si ce système capitaliste s’effondre ? Le nombre de faillites d'entreprises sera-t-il considérable ? Serons-nous chacun livrés à nous-mêmes ? Rappelons-nous que l’argent est un système basé sur la confiance.

Le modèle de croissance infinie que nous suivons à montrer ses limites, mais aussi les importants dégâts qu’il cause à notre environnement, si bien que notre survie est aujourd’hui en jeu. L’idée d’une prospérité sans croissance nous semble tellement éloignée que lorsqu’une difficulté se présente, nous n’avons d’autre idée pour nous en sortir qu’encore plus de croissance.

Crise climatique

Il est illusoire de penser que la révolution technologique va nous sauver, alors que depuis plusieurs années, le dérèglement climatique est à l’œuvre et menace nos existences par les bouleversements que nous avons créés. Malgré toutes ses qualités, l’humanité est encore jeune et immature. Après des décennies à rejeter des polluants dans l’atmosphère, les conséquences sont effrayantes : aggravation des inondations, tornades, sécheresses, fonte des glaciers, etc. Les conditions de vie sur Terre vont se détériorer. Les citoyens devront faire preuve de solidarité, de compassion et d'entraide suite aux migrations massives de populations.

Les limites de la croissance avec ses problèmes liés à l’environnement et à la surpopulation, déjà mises en exergue par le Club de Rome dans les années 1970, aurait dû nous alerter. A cette époque, nous avions encore la latitude nécessaire pour changer le cours des évènements. Aujourd’hui, nous nous réveillons de cette torpeur avec un goût amer. Comment avons-nous pu en arriver là ? Dans quel monde dévasté allons-nous laisser nos enfants et les générations suivantes ? Car jusqu’à présent, nos autorités se comportent de manière schizophrène : d’accord pour réaliser des efforts pour l'écologie, mais en même temps poursuivons la consommation sans limite.

La science du climat est un outil. Si les politiciens ne l’utilisent pas, nous ne bénéficierons pas de ses recommandations salutaires. Les dirigeants mondiaux doivent traiter cette crise climatique pour ce qu’elle est : une crise de civilisation. Notre comportement à venir va décider du sort de la planète. Si nous continuons à privilégier la convoitise, l’excès et le confort, nous allons nous détruire, nous et notre planète. Il va nous falloir changer, grandir et nous adapter. Plutôt de crier notre mécontentement sur les réseaux sociaux sans agir, nous devrons incarner dans l'action le respect de l'intégrité et de la dignité humaine, ainsi que l'équité sociale et le bien commun.

Crise sanitaire

Notre sécurité est aussi mise à mal par la pandémie actuelle de Covid-19 …et celles qui suivront, si nous ne changeons rien. La pandémie met en évidence le lien entre la santé des humains, des animaux et de la planète. Elle est liée à notre mode de vie de consommation effrénée et à la mondialisation qui facilite la diffusion de la maladie. Alors que la société nous mène à l'individualisme et à l'égoïsme, la crise sanitaire nous oblige à nous accorder et à mener des actions de concert. Le Covid-19 a tué 1,7 millions de personnes, alors que la vaccination vient de commencer. Les dégâts sociaux sont importants : fragilisation du tissu social, perte d'emploi, maladies mentales et parfois suicides. Le complotisme et la désinformation contribuent à aggraver les problèmes. Tout ceci ressemble à un cauchemar.

Crise de perspective

Le philosophe Bernard Stiegler définissait le capitalisme avant tout comme la capacité à capter le désir des individus et à le détourner vers les marchandises. Notre modèle de société nous mène vers plus de solitude, vers la désinformation, la décomposition de la démocratie et les inégalités. Quelle consternation de voir les citoyens européens contribuer à cette décomposition, sans vraiment prendre conscience des conséquences. Les évènements de l'ère Trump aux USA doivent servir de mise en garde pour les européens afin de ne pas arriver à ces extrêmes.

Que faire si nos besoins fondamentaux sont trop contrariés ou ne sont plus rencontrés, suite à l'effondrement de notre modèle capitaliste actuel ? Nous devrons en faire le deuil. Le deuil de la croyance au développement par la croissance, et créer une autre société qui respectera ces besoins et nous donnera un avenir meilleur. Essayons d’empêcher que le plus grave ne se produise. Réfléchissons à nos actes avec une perspective morale. Reprenons un nouveau développement différent. 

« Mettons à profit nos connaissances, mobilisons les citoyens du monde, et engageons nos États dans un effort de guerre. Seule une entreprise de cet ordre est à même de garantir une véritable transition humaniste, sociale et écologique vers un monde remis à neuf. Cette fois sur une base de pérennité. » - Paul Jorion dans son livre « Comment sauver le genre humain ».

Publicité
Publicité
Commentaires

feuille-turquoise

Publicité

stylo plume

Visiteurs
Depuis la création 19 191
Publicité