L'humanité de la communauté internationale
« Notre foi dans l’humanité de la communauté internationale est perdue », a déclaré le Croissant rouge kurde. Source.
La communauté internationale a-t-elle définitivement perdu la volonté de protéger les populations kurdes ? Depuis l'erreur monumentale de Trump, qui a laissé le champ libre à Erdogan pour mener son invasion du nord de la Syrie, les tyrans ont maintenant toutes les cartes en main. Chacun y trouve son compte: Erdogan peut supprimer ceux qu'il appelle ses "ennemis" avec des armes au phosphore; Poutine peut renforcer sa fausse image de médiateur dans les conflits mondiaux, ses liens avec les autocrates et vendre plus d'armes; Bachar al-Assad peut récupérer une partie de son territoire et poursuivre les tortures. Depuis le début, Erdogan obtient tout ce qu'il souhaite dans ce conflit et il finira par passer pour un vainqueur auprès du reste du monde.
Car les images de discours belliqueux et de poignées de mains salvatrices avec les russes sont légions. Mais méritent-elles vraiment tant de médiatisation sans décodage ? Tant que les médias ne privilégieront pas l'analyse politique débarrassée de la propagande audiovisuelle et ne choisira pas de mettre en avant les faits plutôt que les déclarations; nous n'aurons qu'une information insuffisante pour permettre aux citoyens de comprendre. Dans le pire scénario, nous pourrons dire que la propagande aura bien infiltré nos esprits en Occident; et que les opinions favorables aux régimes autoritaires et défavorables à la défense des droits humains vont s'étendre. N'oublions pas que l'histoire est souvent réécrite par les vainqueurs.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avance un chiffre de 120 civils tués. De son côté, l'ONG Amnesty international affirme que les forces turques et leurs supplétifs syriens se sont rendus coupables de "crimes de guerre", dont des "exécutions sommaires" et des attaques meurtrières contre des civils. "Les informations recueillies fournissent des preuves accablantes d'attaques sans discriminations contre des zones résidentielles, d’enfants tués ou blessés alors qu’ils jouaient à l’extérieur de la maison", selon l'ONG.