Les débuts du web en 2000 semblaient prometteurs mais aujourd'hui...
"Le numérique aurait-il perdu toute raison ? Facebook nous connaît mieux que nous-mêmes, Google contrôle l’information, Amazon domine le marché du stockage des données et redessine le commerce, Apple se fournit auprès d’entreprises qui ont recours au travail forcé et Microsoft dispose d’une intelligence artificielle qui écrit toute seule des articles pour de nombreux médias. De l’autre côté de la planète, en Chine, l’équivalent de ces entreprises travaille main dans la main avec l’empire du Milieu pour surveiller et asservir des populations entières.
Les millions de dollars d’Uber et de Lyft sont en train de réécrire le droit du travail au détriment des lois votées par les représentants des citoyens. La notion de vie privée est redéfinie à coups de like et l’information est manipulée pour enfermer le citoyen dans une bulle. Dans le même temps, la fabrication et l’usage des technologies de l’information et de la communication sont à l’origine de plus d’émissions de gaz à effet de serre que l’aviation civile, et plus de 60 % des déchets électriques sont aux mains de mafias."
"Comment en sommes-nous collectivement arrivés là ? Comment l’utopie d’ingénieurs rêvant d’un monde meilleur, plus ouvert, interconnecté, créatif et décentralisé est-elle devenue un modèle de surveillance ultracapitaliste, centralisé et globalisé ? Comment a-t-on laissé une poignée d’entreprises maîtriser les services, les systèmes d’exploitation, les données, les infrastructures de calcul et de transport de la donnée ? Comment a-t-on pu laisser quelques sociétés faire voler en éclats les règles du travail ou l’accès à l’information ?"
"Notre échec est immense, mais il n’est pas trop tard pour reprendre le contrôle. Un sursaut politique est cependant plus que jamais nécessaire pour éviter l’avènement de dystopies annoncées depuis déjà longtemps par des visionnaires comme Orwell ou Huxley."
Source : extraits choisis du livre "L'Archipel des GAFAM" de Vincent Courboulay