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Regards sur...
19 novembre 2019

La normalisation d'actes et paroles racistes

L’incendie d’un futur centre d’asile à Bilzen (Belgique), le 10 novembre 2019, n’est pas à considérer comme un fait isolé, mais comme la conséquence d’une réalité plus globale : un racisme décomplexé et croissant qui mine notre société. Comment des personnes en sont-elles venues à mettre le feu à un abri destiné à celui et celle qui fuient leur terre devenue politiquement, économiquement, humainement inhospitalière ?

Cet évènement s’inscrit clairement dans une montée du racisme en tant que fait de société. L’incendie, ainsi que les applaudissements et les commentaires ayant suivi ne sont pas le fait de "déséquilibrés" mais l’aboutissement de cette banalisation continue de la parole raciste. Ne nous leurrons pas: en restant passifs ou indifférents face à la prolifération de la haine sous ses multiples formes, nous acceptons, de facto, de voir notre société évoluer vers le pire.

Nous assistons à un véritable processus d’altérisation des migrants et de leurs descendants. L’altérisation est un mécanisme sociologique et psychosociologique consistant à créer des groupes distincts et hiérarchisables au sein d’une société conduisant, au pire, à une déshumanisation de l’altérité. En faisant des migrantes et des migrants des êtres humains de seconde zone, en les altérisant, en les brandissant comme les boucs émissaires, une partie de la classe politique crée une division dans la société entre ceux et celles qui ont le droit d’avoir des droits, et les autres, les surnuméraires ou les personnes "jetables".

La Belgique n’est pas le seul pays à être touché par cette remontée de l’extrême droite. Partout en Europe, les mouvements racistes, extrémistes, anti-migrants, se font de plus en plus une place au sein du pouvoir, ce qui entraîne une normalisation des actes et des paroles racistes.

Parce que nous sommes tous et toutes les descendants d’êtres humains qui, libres ou contraints par la nécessité (guerre, persécutions, destructions, pauvreté), ont un jour dû quitter leur lieu de vie, et parce qu’aucun de nous n’a choisi de naître où il est né, nous ne pouvons que tisser le fil d’une commune humanité.

"Chaque être humain est une humanité en soi".

Source: La Libre. Extraits remaniés d'une opinion de Sarah Degée, Martine Demillequand, Benjamin Hannesse, Eva M.Jiménez Lamas et Guillaume Lohest.

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